Notre analyse de l’enquête nationale 2023 sur le harcèlement

Le harcèlement scolaire est une problématique persistante qui affecte profondément la vie de nombreux élèves. Les résultats de l’enquête nationale menée en novembre 2023 mettent en lumière l’ampleur du phénomène et montrent l’impact sur le bien-être et le parcours scolaire des jeunes. Cependant, des initiatives existent pour réduire le harcèlement, notamment grâce au développement des compétences psychosociales chez les élèves.

Résultats de l’enquête 2023 : état des lieux alarmant

Une enquête d’envergure nationale, impliquant 21 700 élèves du CE2 à la Terminale, a été réalisée en novembre 2023 pour évaluer l’ampleur du harcèlement en milieu scolaire. Voici les principales conclusions de cette étude :

• Peur et isolement : 5 % des écoliers du CE2 au CM2 déclarent avoir peur de se rendre à l’école fréquemment, une proportion qui descend à 2 % chez les collégiens et les lycéens. Par ailleurs, environ 5 % des élèves à tous niveaux affirment ne pas avoir d’amis, ce qui les rend plus vulnérables aux comportements de harcèlement.
• Types d’atteintes subies : les violences diffèrent selon les niveaux scolaires. Au primaire, 17 % des élèves subissent des rumeurs fausses ou méchantes, et 12 % rapportent des agressions physiques intentionnelles. Pour les collégiens et lycéens, 11 % des collégiens et 7 % des lycéens font l’objet de moqueries répétées, souvent sur des aspects personnels tels que le physique ou les origines.
• Victimisation et qualité de vie scolaire : le harcèlement répétitif a un impact considérable. Environ 5 % des écoliers, 6 % des collégiens et 4 % des lycéens sont considérés comme victimes de harcèlement selon les indices de victimisation. Ce groupe fait face à une dégradation de la qualité de vie scolaire, avec des signes de démotivation et des baisses de performance scolaire.
• Appel à l’aide : parmi les élèves, 63 % des écoliers, 32 % des collégiens et 22 % des lycéens ont demandé de l’aide, une proportion qui augmente pour ceux ayant subi un grand nombre d’atteintes répétées.

Ces données montrent l’impact destructeur du harcèlement sur les jeunes. Pour y faire face, il est indispensable de développer des solutions durables et adaptées, comme le renforcement des compétences psychosociales des élèves.

Les compétences psychosociales : un outil de prévention essentiel

Les compétences psychosociales jouent un rôle crucial dans la prévention du harcèlement scolaire. Ces compétences, définies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), incluent des aptitudes essentielles pour mieux comprendre et gérer les émotions, renforcer la résilience et favoriser des relations saines.

Parmi elles, on trouve :

• La conscience de soi : une capacité à reconnaître ses émotions et ses limites.
• La gestion du stress : savoir identifier et gérer les situations stressantes.
• La communication efficace : exprimer ses idées et ses sentiments de manière claire et adaptée.
• Les relations interpersonnelles : établir et maintenir des relations positives avec autrui.
• La prise de décision : faire des choix réfléchis en considérant les conséquences.

Développer ces compétences chez les enfants aide à mieux gérer les conflits, favorise l’empathie et réduit les comportements agressifs. Il s’agit donc d’un levier important pour prévenir le harcèlement à long terme.

La méthode Tatou Kompry : un programme adapté pour renforcer ces compétences

L’association Educ’AT propose la méthode Tatou Kompry, un programme innovant axé sur le développement des compétences psychosociales chez les enfants et la prévention du harcèlement.

Voici ce que cette méthode apporte concrètement :

• Une approche préventive et systémique : la méthode Tatou Kompry vise à développer chez les enfants des réflexes pour reconnaître leurs émotions et s’exprimer lorsqu’ils se sentent en danger ou mal à l’aise. Elle engage également l’ensemble de la communauté éducative dans une démarche collective, reconnaissant que le harcèlement est un problème qui touche l’ensemble des élèves et des adultes. Cette démarche proactive permet d’installer un climat plus sécurisant dans les écoles.
• Un accompagnement pour les enseignants : Tatou Kompry propose des interventions en classe et des séances d’analyse de pratiques, permettant aux enseignants de mieux comprendre et gérer les dynamiques de groupe et les comportements potentiellement harcelants. Cet accompagnement les aide également à renforcer les liens avec leurs élèves et à créer une atmosphère de respect et d’empathie au sein de l’établissement.

La méthode Tatou Kompry offre ainsi une solution complète pour outiller les élèves et les enseignants face aux défis relationnels du quotidien. En intégrant cette méthode, les écoles peuvent cultiver un environnement scolaire plus bienveillant et sécurisant, où chaque enfant se sent respecté et en confiance.

Vers une culture de paix et de coopération

Les compétences psychosociales sont la clé pour créer des milieux scolaires où les enfants se sentent bien et en sécurité. En combinant des programmes comme Tatou Kompry avec une sensibilisation accrue, il est possible de faire reculer le harcèlement et de promouvoir une culture de paix et de coopération dès le plus jeune âge.

La lutte contre le harcèlement scolaire est l’affaire de tous, et chacun peut contribuer à créer des environnements d’apprentissage plus sûrs et épanouissants pour nos enfants.

Marilyn Vigneron