Célébration d’une belle aventure humaine à l’école primaire d’Objat
La méthode Tatou Kompry a été installée cette année scolaire dans trois écoles en France.
Le 30 juin, à Objat, petite ville de Corrèze, les deux classes de Nathalie et Carol ont célébré le parcours réalisé.
Un diplôme de « Bâtisseur de paix » a été décerné à chacun des enfants. Cela a concrétisé leur « nouvelle manière de vivre ensemble ». Le climat scolaire s’est apaisé. Les élèves savent maintenant comment gérer les conflits dès leur origine, sans attendre l’escalade. Ils sont plus empathiques les uns vis-à-vis des autres et se sentent co-responsable du bien-être de tous.
Deux invités étaient présents, un journaliste du journal de « La Montagne » qui a une large audience sur le département, et le fondateur de Citoyliens, une plateforme web dont l’objectif est de mettre en lumière les initiatives d’intérêt général du sud de la Corrèze. Voici l’article présentant le superbe reportage vidéo réalisé lors de cette journée (mise jour du 6 aout)
La communication est désormais très importante pour la diffusion de la méthode Tatou Kompry. Les effets sur le terrain sont maintenant démontrés : « Nous ne pouvons plus nous faire harceler… » Les enfants le disent eux-mêmes et sont capables d’en expliquer la raison. Ils ont compris, entre autres, que la violence du harceleur vient de sa souffrance donc : « Au lieu de le regarder comme un leader, on va peut-être pouvoir l’aider à aller mieux… »
Nous devons maintenant faire connaître notre travail et ses résultats.
Ci-dessous, quelques extraits du témoignage de Carol qui illustrent les changements occasionnés par l’application de la méthode dans sa classe :
Nous avons commencé la méthode avec un travail sur le harcèlement et les raisons de l’installation de ce phénomène. Nous avons visionné un film avec une situation de harcèlement et avons décortiqué ensemble les positions de chacun des protagonistes.
Les élèves ont compris que pour ne pas subir le harcèlement, il fallait avoir confiance en soi et dans les autres et être capables de montrer qu’on sait refuser quelque chose qu’on ne veut pas subir.
Très naturellement, les enfants ont compris qu’il fallait travailler sur soi pour être plus confiant et avec les autres pour se sentir en confiance.
Nous avons travaillé d’abord sur les différentes émotions avec une approche des émotions majeures, comment elles se manifestent, quelle peuvent en être les raisons et comment les partager et les maîtriser. Certains élèves se sont accaparés avidement les outils mis en place : cercles de paix, mots dans une boite si le partage en collectif est difficile pour certains. D’autres élèves restent encore en retrait sur ce partage mais ils sont vraiment en minorité maintenant.
Une élève a eu une période difficile dans la classe, avec beaucoup de mal être et une absence d’une semaine liée à un certain nombre de problèmes. Les enfants ont montré beaucoup d’empathie avec des « petits mots gentils » qui lui étaient adressé à son retour et des « anges gardiens » pour prendre de ses nouvelles discrètement. Cela a vraiment bien fonctionné.
Dans un troisième temps, nous avons passé beaucoup de temps à ce que chacun cherche en soi ses qualités, ses talents. Activité difficile pour certains mais les autres les ont aidés en montrant combien chacun avait des tas de possibilités en soi. Chaque élève a réalisé son affiche rassemblant des photos qui lui sont chères, des mots pour se qualifier. Ils sont très fiers de ce travail et cela a permis à de nombreux élèves de réaliser que chacun était différent mais qu’on avait tous des forces en nous qui sont uniques.
Ils ont été très enthousiastes aussi avec l’approche de la mise en évidence des types d’intelligence avec une prise de conscience de leur mode de fonctionnement et de leurs préférences. Ils ont aussi montré un vif intérêt les uns envers les autres et parfois se sont aidés pour trouver comment ils fonctionnaient grâce au regard des autres, la plupart du temps très bienveillant.
Maintenant, à chaque fois qu’un problème entre pairs survient, les enfants pensent immédiatement au cercle de paix et montrent une grande appétence pour la discussion. Avoir un espace pour apaiser le conflit et parfois demander réparation est ressenti comme indispensable.
Un conflit est survenu la semaine dernière entre des élèves de ma classe et une autre classe de l’école ne fonctionnant pas avec la méthode. Un élève de ma classe s’est vu insulté par un autre et les autres enfants de ma classe ont été solidaires auprès de celui-ci. Mais le conflit s’est envenimé et les élèves de ma classe ont réalisé qu’il fallait régler cela en invitant les élèves des autres classes dans un cercle de paix pour leur faire voir qu’on voulait apaiser les tensions, sans se fâcher, ni punir personne mais juste entendre pourquoi de se faire insulter cela blesse profondément. Les autres élèves ont été réceptifs, me semble-t-il, et cela a été pour moi une évidence du bienfait du travail accompli avec les élèves.
La méthode m’a permis de mieux connaître mes élèves, de créer un climat de classe beaucoup plus apaisé. Cela se ressent aussi sur le travail scolaire où les élèves qui en sont capables et en ont envie vont aider ceux qui ont le plus de difficultés.
Pour conclure, j’ajouterais que la méthode Tatou Kompry est structurante et cela est nécessaire car nous n’avons pas l’habitude à l’école de passer beaucoup de temps sur tout ce qui est mis en valeur dans cette approche. Une fois bien en main, elle est réconfortante dans le sens ou l’on a des exercices et du vocabulaire en commun avec les élèves qui permettent de créer des bulles de calme, pour parler de soi et mieux se connaître et donc d’être mieux préparé.e pour affronter la vie en collectivité et le monde scolaire.